DÉSERT SEXUEL, LIBIDO À ZÉRO...
Différences de l'appétit sexuel H/F
Monsieur, vous vous demandez si vous êtes "un obsédé" ?
Madame, vous culpabilisez d'avoir à vous refuser ?
Vous êtes nombreux à me faire part de votre questionnement sur l'intensité du désir féminin, qui semble moins forte que celle de l'homme, qui lui, "est toujours prêt" !
Pour commencer, voici une petite blague qui va vous faire prendre conscience d'une réalité :
Deux hommes discutent, l'un dit :
– J'ai lu l'autre jour que les femmes feraient plus souvent l'amour avec nous si elles avaient moins de boulot à la maison. Alors
figure-toi, hier je suis rentré plus tôt et j'ai fait les courses, j'ai
donné le bain aux enfants, j'ai fait le dîner, j'ai fait le repassage
et la lessive !
– Et alors, vous avez fait l'amour ?
– Ben non j'étais trop crevé !
Mis à part la charge des travaux ménagers et de la gestion de la famille, vous
savez que la culture, le mode de vie, l'éducation, la religion et les
traditions familiales, l'âge, la santé, l'harmonie du couple, le fait
d'être parent, etc. conditionnent la sexualité des individus.
Mais plus que cela, chez l'homme comme chez la femme, la sexualité est fortement impactée par des facteurs tels que : l'équilibre hormonal.
Je précise cependant que bien évidemment, la libido ne peut être réduite à une
simple activité neuro-hormonale ; néanmoins voici de manière
synthétique et vulgarisée quelques explications sur l'influence significative des hormones sur la sexualité de l'homme et de la femme :
> Le cycle sexuel biologique chez l'homme :
La fonction sexuelle de l'homme
étant liée à l'impératif de reproduction et de continuité de l'espèce,
ses structures sécrétrices d'hormones sexuelles sont permanentes. Elles
permettent la production de spermatozoïdes (spermatogenèse), qui
débute à la puberté et se poursuit, chez un homme sain, jusqu'à sa mort. La
production de sperme chez l'homme se fait quotidiennement, cet approvisionnement constant est destiné à fertiliser un ovule dès que
l'occasion se présente.
Les
testicules, véritables petites usines, forment des millions de
spermatozoïdes par jour. Au terme du cycle complet de
production/maturation du sperme, un homme en bonne santé peut produire
jusqu'à 8 milliards de spermatozoïdes.
De 100 à 300 millions de spermatozoïdes sont libérés lors de
l'éjaculation, les autres sont conservés, ce qui permet à l'homme d'être
constamment fertile.
> La testostérone :
C'est l'hormone "de la masculinité" sécrétée, chez l'homme, par les testicules principalement. Lors
de la puberté la testostérone permet l'apparition de certains
caractères masculins spécifiques comme les poils, l'appareil génital, la
masse musculaire, la tonalité de voix, etc.
Au niveau sexuel, cette hormone joue un rôle local dans la maturation des spermatozoïdes, et intervient significativement dans la libido.
> Le cycle sexuel biologique chez la femme :
Chez la femme
les structures qui règlent la sexualité sont variables et associées à
deux cycles mensuels : ovarien et utérin, dont la menstruation marque le
début.
Le fonctionnement cyclique de l'appareil génital féminin débute à la puberté et s'achève à la ménopause.
La
femme étant équipée pour développer la vie et la mettre au monde, ses
hormones sexuelles sont principalement libérées en vue de l'ovulation.
Ce sont les hormones ovariennes (œstrogènes et progestérone) qui
assurent la coordination du cycle féminin et préparent la muqueuse
utérine en vue de l'implantation de l'embryon.
Un
pic d'œstrogènes se produit deux jours avant l'ovulation (l'ovule est
prêt à accueillir un spermatozoïde), puis c'est le taux de progestérone
qui augmente.
De
nombreuses études démontrent comment les hormones sexuelles féminines
pilotent la libido : d'un côté, les œstrogènes augmentent l'appétit
sexuel, de l'autre la progestérone le diminue.
Ainsi,
indépendamment de son envie d'enfant, le désir sexuel féminin se
réveille plus intensément durant ses six jours les plus fertiles et
atteint son maximum lors du pic d'œstrogènes, environ deux jours avant
l'ovulation qui la rendra propice à une fécondation.
Ensuite, comme expliqué plus haut, la progestérone entre en jeu et fait diminuer la libido.
> La testostérone chez la femme :
On ne le sait pas toujours mais les femmes sécrètent aussi de la testostérone, qui également contribue au maintien de la libido. Chez la femme, la testostérone est produite en partie par les ovaires et en partie par les glandes surrénales.
Cette hormone est impliquée dans la libido, comme chez l'homme, mais la femme en produit environ dix fois moins que l'homme.
> La ménopause :
Après la ménopause les ovaires cessent de fonctionner et les hormones
sexuelles décroissent ; non seulement il n'y a plus ce pic d'œstrogènes qui boostait sa libido mais par ailleurs le taux de testostérone diminue
fortement, car seules les glandes surrénales en assurent une plus faible
production.
Voilà, à présent vous comprenez mieux comment l'équilibre hormonal des hommes et des femmes influence l'intensité de leur désir sexuel respectif.